AMERICAN PASSAGES

Tout commence par cet instant de bonheur : un Afro-Américain fête la victoire de Barack Obama à Harlem et clame "Nous sommes libres !" comme si cet événement mettait un terme définitif à l'esclavage.

AMERICAN PASSAGES est un voyage collectif à travers les Etats-Unis : un vétéran de la guerre en Irak désabusé, des pères adoptifs homosexuels, des juges noirs, des noctambules blancs et un proxénète assis à une table de jeux à Las Vegas.

Les contrastes extrêmes entre les noirs et les blancs, les riches et les pauvres, les gagnants et les perdants surprennent souvent tout autant que le sens du droit constitutionnel à la recherche du bonheur en ces temps de crise.

Un panorama épique de l'Amérique.





DVCam/35mm - 121’ – 1:1,85
Dolby Digital - VO allemand
Sous-titres: allemand, français

Régie Ruth Beckermann
Caméra  Antoine Parouty, Lisa Rinzler
Son Atanas Tcholakov, Matthew Dennis
Montage Dieter Pichler
avec Michael Vogt, Bobbie Martin, Sheila Jackson-Johnson, james & marie & grace stack, sheila skemp, michele mitchell, lynetta lyon, james collette III, john parkerson, brian whitfield, linda & james waltman, ruth haefliger, phil mcentee, constance slaughter-harvey, tomie green, johnnie moore, charles & robert & alison & asher hahn-lowry, juan delgado soto, david epstein, michael light, paolo soleri, joseph arpaio, mary justice, nancy herr, jaki baskow, larry hart, caroline swindle, tony heart, rich & marie little, frank randall, genevieve dew, jesse garon, patricia larsen, andreas mitisek, eric & phil, jerry goldberg
Producteur exécutif Ursula Wolschlager

Premiére mondiale 31.3.2011, Paris, CINÉMA DU RÉEL
Festivals Buenos Aires, BAFICI 2012
VIENNALE - Vienna International Film Festival
DIAGONALE - Festival of Austrian Film, Graz/Austria 2012
Montréal - RIDM Rencontre Int. du Film Documentaire 2011
 

Au lendemain de l’élection d’Obama, où en est l’Amérique avec le droit de chaque citoyen à la « poursuite du bonheur » stipulé dans la Constitution ? Pour Ruth Beckermann, la réponse n’est pas dans un défilé de têtes parlantes dissertant sur le sujet mais dans le déplacement, les « passages ».
Son pari de rencontres aussi fulgurantes que décisives, elle le gagne en partie grâce à son habitude de partir pour filmer (en Europe centrale pour Pont de papier, en Israël pour Vers Jérusalem, en Egypte pour Fugue orientale…). Mais les passages ne sont pas seulement géographiques, ils sont une machine à explorer le temps : le présent d’un chauffeur de taxi noir, d’un jeune vétéran d’Irak ou d’un couple gay redéploie l’Histoire. Que ce soit dans les revivals costumés des musées locaux ou les souvenirs nostalgiques d’un ancien proxénète de Vegas, cette histoire se récrit tous les jours. Parfois, les coupes ont la brutalité des réalités qu’elles relatent : d’une visite chez une millionnaire à une autre chez une femme expulsée, la violence provient bien du voisinage réel de ces extrêmes. L’endurance de la cinéaste à traverser les paysages et les strates sociales insuffle cependant une mobilité vivifiante à ceux avec qui elle parle. Sa poursuite à elle est aussi désespérée et pleine d’espoir que la poursuite du bonheur que leur « garantit » la Constitution.

CHARLOTTE GARSON

L’étrange American Passages est de ceux qui s’imprègnent durablement sur les rétines. Ruth Bekerman y développe un projet très simple : interroger ses compatriotes sur le sens de la «poursuite du bonheur» que garantit la Constitution américaine. Le style est superbe : mondes suburbains, lumières en flaques, natures humaines. Mais ces portraits en série brossent aussi le métaportrait d’un peuple, comme si, là encore, toutes les facettes contradictoires du monde américain composaient et renvoyaient une lumière unique.
OLIVIER SÉGURET, Libération, 23.3.2011